REVALORISATION DES SALAIRES DANS LA PRODUCTION AUDIOVISUELLE : PÉTITION ET ENQUÊTE

UNDIA, association à laquelle ont adhéré plus de 750 intermittents du spectacle techniciens de la télévision et de l’audiovisuel, juge insuffisante la proposition des syndicats d’employeurs de revaloriser les salaires entre 0% et 1%.

Nous constatons en effet que l’évolution de la grille conventionnelle des techniciens de la production audiovisuelle ne suit plus l’inflation depuis 2007, leur faisant perdre plus de 12% de pouvoir d’achat.

La faiblesse de cette proposition est d’autant plus mal perçue cette année par les techniciens que ces derniers sont sortis très affaiblis de la crise liée à la pandémie de Covid 19, et la baisse d’activité dans le secteur n’en est pas la seule cause :

Le refus de la part de nombreux producteurs audiovisuels d'accorder à leurs équipes le chômage partiel a aussi lourdement pesé sur les finances des intermittents et de leurs familles.

Pourtant, Mme Muriel Pénicaud à l'époque Ministre du Travail avait formulé à l’adresse des producteurs un rappel à la loi très clair, précisant à ce sujet que « le droit c’est bien, quand il est respecté c’est mieux ».

« Le droit c’est bien, lorsqu’il est respecté c’est mieux » pourrait également être une déclaration adaptée au respect des règles conventionnelles au sein des sociétés de productions :

Il nous est en effet remonté par de nombreux techniciens que le temps de travail s’allonge sans pour autant que les heures supplémentaires prévues par la convention collective soient rémunérées - et lorsque elles le sont, les majorations prévues par les textes ne sont pas systématiquement appliquées. Les journées de 10 à 12 heures payées 8 heures voire 7 heures ne semblent pas être exceptionnelles au regard de ce qui nous est régulièrement rapporté.

La concurrence économique que se livrent les différents acteurs de la production semble se baser principalement sur l’économie réalisée sur les salaires, quitte parfois à tomber dans l’illégalité pour produire moins cher.

UNDIA et les signataires de cette pétition demandent donc aux syndicats d’employeurs :

• Que la renégociation annuelle obligatoire se solde par une revalorisation significative des salaires.
• Qu’il soit rappelé fermement par les syndicats d’employeurs à l’ensemble de leurs adhérents que le respect des règles conventionnelles et notamment la rémunération des heures supplémentaires et les majorations afférentes à celles-ci n’est pas optionnel.
• Qu’il soit également rappelé que les intermittents du spectacle ont les mêmes droits que l’ensemble des salariés, et sont donc éligibles aux mesures mises en place au même titre que les CDI et CDD classiques. Par ailleurs, comme précisé par Mme Muriel Penicaud et conformément à l’amendement porté par Mme Aurore Bergé, nous rappelons qu’une promesse d’embauche même si elle est formulée par un simple mail ou SMS engage l’employeur au même titre qu’un contrat de travail dûment signé.
• Dans le but de mesurer l’ampleur de nos constats sur ces deux derniers points, nous demandons aux signataires de cette pétition de bien vouloir indiquer une estimation du nombre d’heures supplémentaires non rémunérées qu’ils effectuent par semaine, et d’indiquer si ils ont pu bénéficier ou non du chômage partiel lorsqu’ils y étaient éligibles.

Dans l’espoir que les requêtes des intermittents du spectacle techniciens de la production audiovisuelle retiendront toute votre attention,

UNDIA - UNION NATIONALE DE DEFENSE DES INTERMITTENTS DE L’AUDIOVISUEL